Anacaona, née en 1474 et morte en 15041, est une cacique du caciquat du Xaragua sur l’île Hispaniola, laquelle portait le nom d’Ahatti ou Bohio en langue taïno.
Elle succède à son frère Bohechio. Elle est pendue sur ordre du gouverneur espagnol Nicolás de Ovando.
Biographie
Anacaona est née à Yaguana, la capitale de Xaragua (actuellement Léogâne, Haïti)2.
Son nom est dérivé des mots taíno « ana », qui signifie « fleur », et « caona », qui signifie « or, doré »3.
Son frère, Bohechío, est un chef local et a consolidé le pouvoir sur tous les territoires à l’ouest de Xaragua en 14754.
En 1492, Christophe Colomb arrive dans le royaume de Marien, à la recherche d’une route directe vers les Indes. À son arrivée, il est accueilli par des Taïnos, qui sont beaucoup plus petits que les Espagnols. Il est accueilli avec de l’or, du maïs et d’autres ressources naturelles. En 1493, la couronne espagnole établit des colonies pour extraire ces minéraux. Les Tainos sont kidnappés, assassinés, violés et réduits en esclavage pour satisfaire les besoins de la couronne espagnole3.
Après la mort de Bohecio en 1500, Anacoana règne jusqu’à son exécution5.
À l’automne 1503, le gouverneur de Nicolas Ovando et son groupe de 300 personnes se rendent à pied à Xaragua5. Ils sont reçus lors d’une cérémonie par Anacaona, ses nobles, et plusieurs chefs taïnos5.
Alors que les Taïnos présentent la réception comme un geste de bienvenue, les Espagnols présents l’interprètent comme une diversion visant à les piéger6. La troupe d’Ovando pense qu’Anacoana et les chefs préparent une révolte5. Ovando fait organiser une sorte de joute appelée jeu de cannes (es) pour attirer la curiosité des caciques, et profite de ce qu’ils s’y rassemblent pour donner le signal aux Espagnols de les saisir et de les ligoter7,8. Les caciques sont brûlés dans une hutte, tandis que d’autres Taïnos sont abattus à l’extérieur. Anacaona est arrêtée, transférée à Saint Domingue et pendue6 trois mois plus tard8.
Selon l’historien Troy Floyd, les récits de ces événements restent incertains pour de nombreuses raisons. Même si les récits séparés donnent l’impression qu’il s’agit d’une lutte parfaitement séparée entre les Taïnos et les Espagnols, les deux groupes ont coexisté et se sont liés par des mariages mixtes pendant les six années précédentes6.
Anacaona est également poète et compositrice, et est par conséquent commémorée dans l’art et la littérature contemporains à travers les Caraïbes9. Une statue la commémorant se trouve à Léogane, à Haïti10.